Ashdod Guide du visiteur

Gastronomie 211 Quand elle avait huit ans, Efrat (Espa) a vécu une tragédie. Sa mère, Adis, une ménagère parfaite et dominante, modèle pour toutes les femmes du petit village d'Attia dans le district de Gondar en Éthiopie, dont tout le monde copiait les recettes et admirait sa cuisine, est décédée très jeune en laissant un mari, deux filles et quatre fils choqués et blessés et tout un village en deuil. La seule sœur d'Efrat se trouvait à la frontière soudanaise à l'époque, tentant sans succès d'immigrer en Israël avec son mari, et comme en Éthiopie, il était interdit aux hommes de participer aux tâches ménagères en général et à la cuisine en particulier, le fardeau de la famille reposa donc sur les maigres épaules de la fillette de huit ans. Elle mûrit en l'espace d'un jour et, sans gaz ni électricité, et avec très peu d'aide de ses frères et des voisins, elle a commencé à cuisiner pour toute la famille. L'héritage de la mère Addis était une petite flamme conductrice, et sa voix et ses instructions résonnaient tout le temps dans ses oreilles. Un an et demi plus tard, sa famille fut informée de l'opération Salomon et, avec son père et son frère, Efrat immigra en Israël à l'âge de neuf ans et demi. Cependant, tandis que les immigrants de son âge s'intégraient dans des pensionnats et des établissements d'enseignement, Efrat restait chez elle et s'occupait de son père et de son frère, jusqu'à ce que finalement, pour soulager sa détresse et le manque du bonheur de l'enfance, son père l'envoya au pensionnat religieux de Kfar Batya. Quand son père est mort, sa famille s'est à nouveau effondrée. À la veille de sa mort, il lui demanda d'aller étudier et elle a décidé de respecter ses dernières volontés. Alors qu'elle subvenait à ses besoins et à ceux de son frère, elle a obtenu un diplôme en génie électronique. En 2005, elle s'est mariée et, après avoir vécu cinq ans avec son mari en Australie en qualité d'émissaires du Keren Hayessod, et alors qu'elle était déjà mère de quatre enfants, il lui restait encore à réaliser un rêve. Elle a ouvert à Ashdod le restaurant éthiopien Adis Elem, qui signifie en amharique "un nouveau monde", et il reprend le nom de sa regrettée mère. Efrat est devenue la chef du restaurant dont elle est propriétaire et, avec les délicieux plats éthiopiens de sa mère, et un service chaleureux, elle a forgé sa réputation dans le pays entier et même à l'étranger. 5, rue Ha'Banaïm 053-2736551 Du dimanche au jeudi de 11h00 à minuit; le samedi sur réservation

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